Les Lucioles Automnales - Guild Wars 2
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BG Keneth Stark pour TESO

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Message par Adhémar Mer 4 Sep 2013 - 21:50

Keneth Stark
ou
L’épopée du Chevalier Errant

par Clessandre Morne-Plume

C’est en l’an de grâce 578 de la Seconde Ere que je rencontrais Ser Keneth Stark pour la première fois. Je n’étais alors qu’un bambin joyeux, énergique et bien des fois par trop curieux. Lors de mes jeux avec les autre enfants du quartier j’étais invariablement le chevalier sans peur et sans reproche qui terrassait le dragon pour sauver la princesse. Je vouais une passion sans bornes à la chevalerie et à tout ce qui s’en approchait. Un jour, alors que des paysans affluaient dans notre bourg, j’apprenais qu’une meute de loups avait élu domicile dans la forêt toute proche. Personne ne pouvait passer sur leur territoire sans être dévoré, la route vers le sud était bloquée. Encore aujourd’hui, je frémis rien qu’en songeant à ce qui aurait pu se produire… Un autre garçon m’avait mis au défi d’aller chasser cette meute pour prouver que j’étais un homme, un vrai. Et c’est le plus stupidement du monde que je prenais la route de la forêt armée de ma latte de bois… Mais cet ouvrage n’a pas vocation à raconter ma vie aussi disons simplement que si Ser Stark n’avait pas été présent ce jour là, j’aurais vraisemblablement terminé dans le gosier des bêtes.
A cette époque il était dans la fleur de l’âge, en pleine possession de ses capacités physiques et intellectuelles. Ce n’est que bien des années plus tard, alors que le crépuscule de sa vie était là que j’eus la joie de le revoir et plus encore l’honneur d’avoir été choisi pour raconter sa vie et son œuvre. Il ne m’avait jamais oublié, malgré son grand âge et toutes ses aventures, il avait reconnu mon nom dans la liste de Maîtres Lettrés qu’on lui avait apportés.
Alors que vous lisez ces lignes, Ser Stark est passé de vie à trépas. La droiture de cet homme n’avait d’égale que sa gentillesse et les dieux savent que sa vie, et spécialement son enfance, n’ont pas été des plus paisibles. Qu’il ait vécu si vieux est déjà un miracle alors je dirais simplement :

« Repose en paix brave chevalier, ta vie et ton œuvre n’ont pas été vaine. »

Avant que vous n’alliez plus avant dans votre lecture, je tiens à vous préciser, lecteur ardent et critique acerbe que vous êtes, je n’en doute point, un certain nombre de chose : en tant que biographe attitré de feu Ser Stark, dit le Chevalier errant, j’eus la joie et le plaisir de  le côtoyer lors des derniers instants de sa vie si bien que tout ce qui est décrit dans cet ouvrage n’est que la plus pure et stricte des vérités. Vous ne trouverez ici nulle exagération, nulle occultation, nulle amélioration des exploits et de la vie de ce bon Chevalier Errant. Par convention, et pour répondre aux souhaits de feu Ser Stark, le présent ouvrage est rédigé de façon romancée de sorte à ce que tout un chacun puisse le lire sans  y trouver l’aspect rébarbatif d’une biographie habituelle.

En tant que votre humble serviteur, j’espère que vous prendrez plaisir à lire le présent ouvrage comme j’ai pris plaisir à le rédiger.

Naturellement, ces pages sont dédiées à Ser Keneth Stark, Chevalier errant, qui n’aura pas connu le plaisir de le voir imprimer.



Clessandre Morne-Plume.



Acte I
Les affres de la jeunesse

Les épées s’entrechoquaient dans un fracas métallique qui se répercutait en écho dans toute la cour. Les deux petits garçons avaient le souffle court, le visage couvert de sueur, le regard braqué l’un sur l’autre. Aucun d’eux ne voulait céder, tout les deux voulaient obtenir les faveurs de leur seigneur. La neige avait cessé de tomber mais leur pieds nus, plongés dans celle qui couvrait le dallage de la cour intérieur, étaient devenus complètement insensibles, leurs mains tremblantes et leur peau grelottante mais aucun ne voulait lâcher prise. Mortymer avait huit ans, il était grand pour son âge, le cheveu noir de jais, l’œil gris fixé dans celui de son petit frère. Evren avait six ans, petit et maigre, une tignasse auburn et les yeux d’un vert émeraude. Ils n’avaient rien en commun, pas même l’affection fraternelle. Mortymer dédaignait son frère, l’estimant trop faible pour être un jour en mesure de lui faire de l’ombre. Evren, lui, considérait son ainé comme un rustre et un imbécile. Comme tout les jours, ce matin là voyait s’affronter les deux garçons à l’aide d’épées mouchetées. Et bien qu’Evren y mit toute son application, il fut une fois de plus balayé par la force de son grand frère, sous l’œil de toute la garde hilare. Le même refrain, tous les matins. Et une fois de plus, Iren, leur sœur ainée, une créature d’une dizaine d’année, grande et mince, belle et douce, venait aider Evren à se relever et à panser ses plaies sans se douter que son intervention ne faisait qu’ajouter à l’hilarité des gardes. Elle ne comprenait pas pourquoi son père était ainsi, pourquoi il forçait ses deux fils à se battre l’un contre l’autre chaque jour durant. Un jour cela finirait mal, elle le pressentait.

Continuellement balayé par les vents venus du grand large, coincé entre une chaine de montagne et la côte, Castelombre était un fief d’une superficie restreinte : à peine une lieue du nord au sud et une demi douzaine d’est en ouest. Une ancienne et haute chaine de montagne, peuplée de sauvages et d’Orcs constituait sa frontière sud, l’océan sa frontière nord.  A l’est se trouvait Northpoint, la plus grande ville de la région, à l’ouest s’étendait à perte de vue les landes balayées par les vents froid du nord. De part sa géographie et sa localisation, ce fief était misérable. Les conditions climatiques empêchaient d’y faire l’élevage de chevaux ou de bétail, l’agriculture y était plus que précaire, les champs étaient couverts de neige la moitié de l’année et les régulières incursions des Orcs et des sauvages venait réduire à néant les efforts des habitants pour construire quelque chose de durable. Néanmoins, sur la côte, la pêche était prospère et les quelques mines de métaux constituaient les maigres revenus de Castelombre. Ce fief était sous l’autorité de Lord Daemon Feunoyr dit « Le Couperet ». Un sobriquet qui en disait long sur le personnage. Taillé dans le roc, le seigneur de Castelombre n’était pas un gringalet comme bon nombre de ses sujets affamés. Près de six pieds de haut et quelques deux cent quarante livres, un corps immense, musculeux et un visage taillé à coup de burin, une tignasse hirsute et une barbe noire qui lui descendait à la taille, offraient au personnage une apparence telle que nul à l’époque, dans cette région de Tamriel, n’aurait osé lui faire offense. Le Couperet ne se déplaçait jamais sans sa longue et lourde épée à deux mains qu’il avait baptisée « Creveuse », ni d’ailleurs, sans être revêtu de son armure de plate en fer gris. En effet, malgré son apparence et sa position, l’homme redoutait pour sa vie. Il avait développé une paranoïa alors qu’il n’était qu’un jeune adulte, si bien que tout être qui lui paraissait suspect se voyait immédiatement raccourcis d’une tête. Cette psychose avait modelé son caractère à l’image de son corps : puissant, vigoureux mais rude, froid et impitoyable. Daemon Feunoyr n’était pas homme à gouter la plaisanterie, il n’attendait rien d’autre qu’obéissance de la part de ses hommes et n’aspirait à rien de plus qu’à voir son fief gagner en superficie en mettant la main sur les terres de son voisin, ce félon fielleux de Lord Hugor Stark. Et l’homme ne doutait pas de parvenir un jour à ses fins, il était certain de n’avoir aucune peine à venir à bout du vieillard Stark. Ses hommes étaient mû par la peur et une obéissance aveugle, la petite garde de Stark serait balayée en un instant mais il ne pouvait agir sans craindre l’opposition des seigneurs riverains, Stark était un homme avisé, doté de nombreuses alliances. Les années passaient et sa résolution ne faisait que s’affirmer.

Encore le choc des épées, encore ces regards braqué l’un sur l’autre avec une intensité proche de la haine. Les épées mouchetées filaient, taillaient, paraient, estoquaient… Les enfants ne se voyaient jamais en dehors de cette cour, on s’était appliqué à les rendre aussi étranger l’un à l’autre que possible. Le ciel était clair, sans nuages et le soleil bien  que timide, réchauffait les garçons qui se ruaient l’un sur l’autre dans l’espoir de l’emporter. C’est cette distance et l’attitude de leur père qui les avait rendus ainsi. Mortymer avait grandit, un fin duvet tapissait ses joues, sa stature s’était élargie, il avait gagné quelques pouces. Il ressemblait trait pour trait à Daemon Feunoyr. Une parade de plus et il contemplait son petit frère s’étaler à ses pieds l’œil à la fois critique et arrogant :

─ Pourquoi t’acharner Evren, jamais tu n’as pu me battre, jamais tu ne pourras me battre…

Il parlait de ce même ton acerbe et empli de dégout que leur père utilisait avec Evren. D’un moulinet du bras, le petit garçon l’avait fait reculer, et se relevait d’un bond. Le visage couvert d’un mélange de sueur et de terre, l’œil émeraude au bord des larmes, il se ruait à nouveau sur Mortymer… Une parade et un coup bien placé et le pauvre Evren était de nouveau à terre, voyant trente-six chandelles. Il en avait reçu des coups, chaque jour il recevait une correction si bien, qu’avec le temps il avait apprit à apprivoiser la douleur. De nouveau cible des rires et des quolibets quotidiens. De nouveau victime des bonnes intentions de sa grande sœur. Une sœur qu’il aimait par-dessus tout, mais qui n’avait jamais réussi à comprendre qu’elle devait le laisser seul dans ces moments là.

De son épouse, Adélaïde de Noirlac, Le Couperet avait obtenu une fille puis deux fils en qui il avait fondé tout ses espoirs. De sa fille, il n’avait cure, les Feunoyr n’avaient que faire d’une femelle. Jamais il n’avait prit la peine de croiser son regard et de contempler ses deux yeux d’un bleu azur, jamais il ne l’avait observée brosser sa longue chevelure d’or, ni vu à quel point elle était douée en broderie et en poésie. N’ayant jamais éprouvé le moindre amour pour son épouse, il n’avait jamais vu à quelle point sa fille avait hérité des traits de sa femme. Son premier fils, il l’avait baptisé Mortymer, c’était un garçon grand et bien bâtit pour son âge. En grandissant il s’était montré prompt à la bagarre et aux coups bas, habile à l’épée et doué avec les montures. Il en tirait une grande fierté et, s’il avait jamais ressenti le moindre amour, c’eût été pour Mortymer. Enfin, Evren avait été son dernier enfant, plutôt malingre, il avait une chevelure auburn, les yeux d’un vert émeraude. Toujours habile orateur, doué dans les sciences et les lettres, il n’avait en revanche pas le moindre talent martial, la honte de Daemon Feunoyr qui le prenait comme un échec personnel.

C’est dans la cour du château familial que s’entrainaient les garçons, sous l’œil attentif de leur père, du maître d’armes et des gardes qui n’étaient pas en service. Tous les jours, on les faisait combattre l’un contre l’autre. Tous les jours on s’appliquait à détruire la moindre parcelle d’esprit fraternel qui pourrait naitre entre eux. Et tout les jours, on se gaussait de voir Evren, souffre douleur, se faire rosser par un garçon plus fort et plus doué que lui. Des années durant, les pavés de cette cour avaient vibré sous les pas des garçons, des années durant ils avaient été refuge des pleurs du petit Evren. Mais cette fois-ci, l’ambiance était différente, quelque chose allait se passer. Il est vrai qu’avec les années Evren était devenu un beau jeune homme, sa santé s’était affirmée et, s’il restait physiquement inférieur à son frère ainé, son esprit n’en était devenu que plus vif. Ses défaites quotidiennes lui avait façonné un mental à toute épreuve et chaque jour, il était parvenu a tenir tête un peu plus longtemps à Mortymer. Ce matin là ; Daemon Feunoyr était posté sur son balcon, accompagné de quelques hommes, attendant que les garçons fassent leur entrée. Iren aussi, depuis sa fenêtre attendait les larmes aux yeux l’habituelle bastonnade du matin. Elle était devenue une belle jeune femme, sa beauté n’avait fait que s’affirmer, même son père l’avait remarqué et avait choisi d’en tirer parti. Elle serait offerte en mariage, afin de conclure une alliance, à un seigneur du sud. Et ceux malgré les supplications de sa mère qui avait fini par être congédier d’une gifle magistrale. Mère et fille étaient là, observant les garçons se faire face dans le froid matinal.

Mortymer avait encore grandi, il était presque homme fait, sa musculature n’avait fait que s’amplifier, il parvenait maintenant, du haut de ses seize ans, à terrasser certains des gardes de Castelombre. Evren aussi avait grandi et bien qu’éternellement inférieur à son frère, il avait un corps bien fait. Chacun était équipé, d’une armure de cuir, d’une épée mouchetée et d’un bouclier de bois. Au champ de la corneille, sans même le moindre salut, ils se ruèrent l’un sur l’autre. Comme d’habitude, Mortymer mettait toute sa puissance dès le début du combat, espérant vaincre en un rien de temps. Evren savait qu’il ne pouvait rien contre la force de son frère alors il s’appliquait, comme toujours, à esquiver ses attaques, espérant le fatiguer assez pour lui porter le coup de grâce. Les coups s’échangeaient, les souffles s’entremêlaient mais aucun ne montrait signe de faiblesse, parfois Evren ne parvenait pas à esquiver un coup et, bien que protégé par son bouclier, le choc l’envoyait immédiatement au sol. Mais, de plus en plus difficilement, il parvenait à se relevait et reprenait son manège. Mortymer soufflait comme un bœuf, depuis quelques semaines, la tactique de son idiot de petit frère avait changé, il avait plus de mal à le vaincre. De rage il s’élançait de toute sa force.

Un bruit de craquement sinistre. Iren et Adelaide eurent le souffle coupé. Les corneilles s’envolèrent affolées et Lord Feunoyr émit un ricanement sinistre. Les débris de bois retombaient au sol, le bouclier d’Evren, et son avant bras, avaient été brisés par l’impact. Le pauvre Evren vit les éclats de bois tomber au sol et son bras pendre comme au ralentis. Il vit aussi un sourire sadique prendre forme sur le visage de Mortymer. Il sentit la douleur parcourir tout son bras mais, loin d’être paralysé, il envoya de colère, son épée droite sur la tête de son frère. Son heaume s’envola et le bougre s’écroula. Dans la cours il y eut de l’agitation, Evren entendit des bruits de pas, puis un grand coup derrière son crâne et se fut le noir total.

─  Debout ! Debout bougre de faible !

Il entendait une voix. Elle était si lointaine. Et puis il n’avait pas envie d’aller vers elle. Il se sentait bien, il faisait chaud et moelleux.

 Femme ! Réveille le !

Toujours cette voix. Elle était si menaçante. Mais cette fois-ci, il sentit qu’on lui caressait les cheveux avec tendresse. Une nouvelle voix, douce cette fois :

─  Evren mon petit. Evren réveille toi.

Quand il ouvrit les yeux, Evren fut d’abord gêné par lumière. Il faisait grand soleil dehors. Puis sa vision s’habitua petit à petit et il s’aperçut qu’il y avait plusieurs personnes autour de lui. Allongé dans son lit, sa tête était posée sur les genoux de sa mère. Il sentait un bandage autour de son front et son bras était en écharpe. Assise sur un fauteuil, se tenait Iren, le regard embuée de larmes. Au pied du lit, de toute sa hauteur, se tenait Daemon Fenoyr, qui le regardait de son habituel regard plein de dégout. Il ne dit que quelques mots avant de quitter la pièce d’un pas vif :

─ Il semble qu’on puisse faire quelque chose de toi finalement. Prépare-toi, après demain on part à Daggerfall. Tu participe au tournoi du roi en tant qu’écuyer.

Alors qu’il quittait la pièce, Evren s’aperçut de la présence de Mortymer, derrière leur père. Il n’avait pas l’air blessé mais, quand il croisa le regard d’Evren, un rictus méprisant sur les lèvres, ce dernier se rendit compte que plusieurs de ses dents avaient été remplacées par des dents en or.

─  Mère… ? Cela fait combien de temps… ?
─  Deux jours. Nous avons tous cru que tu avais tué Mortymer. Mais dors mon petit, tu n’es pas encore remis du choc à la tête.
Adhémar
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