Les Lucioles Automnales - Guild Wars 2
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Promenons nous dans les bois

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Message par Migayel Ven 26 Juil 2013 - 14:23

Promenons nous dans les bois Gw2+foret+tropicale

La jeune humaine ramassa le gros cèpe qui venait compléter joliment son panier bien rempli suspendu au creux de son bras. La cueillette avait été bonne. Elle rabattit sa capuche sur sa courte tresse et rattrapa de chaque main un pan de sa capeline assortie à ses cheveux blancs et argentés pour protéger sa récolte et sa svelte silhouette de la fine pluie qui s’était mise à tomber.
En deux bonds, elle rejoignit son père, qui terminait de lier un énorme fagot de bois mort.
« - Regardez père, tout ce que j’ai trouvé ! » lança-t’elle, tout sourire, ses grands yeux couleurs de rubis brillant dans la pénombre du soir.
« - Dwayna est avec toi ce soir, Melinda ! » répondit l’homme  aux yeux verts, à la silhouette élancée, vêtu de cuir sombre, en levant habilement son chargement deux fois plus large que lui pour le porter en son dos. « Voilà qui nous promet une bonne fricassée ! »La jeune fille rit légèrement tandis qu’ils retournaient au campement… et fut presque aussitôt brutalement interrompue, au détour d’un fourré, par la main paternelle bloquant vivement son épaule, lui signifiant de se baisser…
« - Le camp… a été attaqué ! » lui murmura son père.
Interloquée, elle se tourna vers lui…qu’est-ce que… ?!? Le chargement de bois n’était pas encore au sol… qu’une pointe de carreau jaillit de la poitrine paternelle dans un geyser écarlate qui la recouvrit d’un jet chaud, aveuglant, collant à sa capuche et éclaboussant sa capeline.
Elle n’eut pas le temps de s’essuyer les yeux, qu’elle entendit :
« - Fuis ! Va t’en, vite !!!! Cours te cacher le plus loin…arrghh. »Le dernier râle de son père fut accompagné d’une voie caverneuse… :
« - Attends, ptiote, j’va m’occuper de toi… »…suivie d’un rire gras et d’un bruit de course. Sans attendre que la putride odeur plus forte que le sang qui la recouvrait ne s’approche assez pour mettre la main sur elle, la frêle silhouette s’élança dans la forêt, en une fuite éperdue, courant sous le couvert des fourrés et des hautes fougères en retenant ses pleurs pour faire moins de bruit que petite souris s’enfonçant dans la nuit tombante.

La course folle se termina quand elle trébucha sur épaisse racine qui la fit s’étaler dans la mousse humide. Rebondissant dans son élan, elle s’accroupit pour écouter…
Haletant en silence, elle trouva refuge au pied d’un gros tronc, restant accroupie, à l’affût des bruits de la forêt, ses yeux de pur rubis scrutant les ombres de la nuit : son poursuivant avait sûrement abandonné depuis longtemps. Elle laissa couler silencieusement ses larmes, et glisser le panier au sol, pour masser son flanc talé dans la chute…
Une attaque de bandits ?
Elle n’avait pas eu le temps de voir l’assassin de son père, mais l’odeur n’était pas humaine…
Il n’y avait pas eu de déflagration… ni de cri d’alarme… sa mère avait été tuée, aussi ?
La piste non entretenue qui devait les ramener au promontoire divin les avait fait rejoindre leurs ancêtres d’une manière plus brutale que prévue.
Il lui faudrait trouver un abri… en attendant, elle se redressa, récupérant instinctivement son panier, et repartit pour continuer à s’éloigner du lieu de l’attaque des bandits… .
Elle avait déjà essuyé le poisseux liquide sur son visage, maculant un peu plus les pans de sa capeline, sur laquelle la pluie avait diffusé l’écarlate…elle était maintenant autant couverte de boue que de sang, ombre rouge se fondant dans la nuit…


Promenons nous dans les bois Etang-de-Br%C3%BBlecrin-2

La lumière de la lune pleine reflétée sur le grand étang l’avait attirée jusqu’à sa rive. Les bosquets de roseaux avaient fait place aux fougères dans les humides abords, et sa progression faisait plonger grenouilles effrayées et voleter insectes dérangés.
Malgré la fatigue et l’humidité, l’effort entretenait chaleur intense, qui l'avait menée à rabattre sa capuche sur ses épaules, laissant les rayons lunaires jouer avec ses cheveux d’argent brillant… attirant une chose volante qui y atterrit.
Poussant un petit cri étouffé, elle voulut chasser l’importun d’un geste agile, mais la bestiole ailée esquiva avec une déconcertante rapidité.
Malgré sa situation, elle faillit éclater de rire en découvrant que le « vampire » n’était qu’une grosse libellule, aux reflets métalliques et verts, tournoyant autour de sa tête. Tendant une main, paume en avant, elle s’excusa en murmurant.
« - Pardon…Titta ramalóce… tu m’as fait peur ! Ne devrais-tu pas plutôt dormir, à cette heure, en attendant lever du soleil ?… »L’insecte ailé se posa au bout des doigts déliés… la couleur de ses reflets évoqua immédiatement à Silmatele les yeux de son père…
« - Comme toi... »Chagrin effacé par la surprise, elle sursauta. Hein ? Qui avait dit ça… dans sa tête ?
« - ... c’est toi qui m’a réveillée... »Elle chassa l’insecte et remit sa capuche, jetant un regard effaré tout autour d’elle. Pendant ce temps, les petites ailes cristallines battaient en vol stationnaire à hauteur de son visage.
Avec un mélange d’agacement et de crainte elle se morigéna toute seule. Sa mère arcaniste lui avait bien raconté des histoires de chat ou de faucon, communiant par esprit avec des mages
« - C’est pas possible, ça… t’es trop petite pour avoir un esprit…
- Méfie-toi des formes…
- Et t’as pas l’air d’être gentille…
- Personne n’est gentil.
- C’est pas vrai !
- Cesse de faire l’enfant… demain, tu n’en seras plus une...
- Pourquoi ?!?
- Accepte…
- Va t’en, méchante bête ! »
Réagissant au geste d’énervement, avec une époustouflante rapidité, la bestiole avait disparu.
Les nuages masquèrent la clarté de l’astre blafard… ramenant profonde obscurité, et révélant une faible lueur, plus loin en remontant la rive, à peine perceptible. Reprenant sa progression parmi les roseaux en oubliant l’incident, bien que transie de froid, elle retrouva fol espoir, s’approchant d’une misérable cabane bien cachée au milieu de la végétation… une fine odeur de fumée dévoilait plus la présence d’un feu que la misérable lumière quasiment invisible.
Les gros nuages avaient rapporté de la pluie, et les premières gouttes commencèrent à tomber. Elle n’avait pas la force d’aller plus loin, et ne réfléchit pas plus avant, bondissant jusqu’aux planches pourries qui semblaient faire office de porte pour y toquer, précautionneusement.
« - Hein ? grinça une voix rauque et cassée.
- Y’a quelqu’un ? demanda timidement la jeunette
- Grmbl… bah oui, à ct’heure j’chuis chez moi, hein… grommela la voix de vieillard cacochyme à l’intérieur. Et qui c’est qui vient ici, c’pas une heure, j’chuis couché !!!
- Oh ! S’il vous plaît, grand père, ouvrez-moi… je suis Melinda, perdue dans ses bois,… j’ai un plein panier de châtaignes et de champignons, c’est pour vous si vous me laissez m’abriter…s’il vous plaît…
- …des châtaignes…hmm ? T’es pas un chasseur…toi !?
- non, grand-père... il pleut, j’peux entrer ?
- hmpff… attention à la porte… y’a pas de gonds… j’chuis couché… attrape la liane d’osier en haut, et tire doucement dessus, ça f’ra tomber l’loquet qui la bloque. Et r’met ben tout en place hein !… »
Ce fut aussitôt fait… L’elfe pénétra dans la cahutte, chichement éclairée par quelques braises dans un âtre de pierres dans un angle… l’essentiel de la fumée flottant en nappe au milieu de l’unique pièce, s’échappant ensuite comme elle pouvait par les interstices, essentiellement à la jonction entre les murs de bric et de broc et le toit épais. Celui-ci, fait de roseaux séchés était la seule chose en bon état dans cette masure, fournissant un abri efficace contre la pluie qui se mit à tomber de manière bien drue, donnant toute sa valeur à la miteuse hospitalité.
Au fond opposé à l’âtre rudimentaire, les rubis de l’elfe devinèrent dans l’obscurité une forme étendue et... pas si rabougrie que ça sous un patchwork de fourrures, qui grommela en renfonçant un grand bonnet de laine jusqu’à ses yeux sans quitter sa couche, déclarant de sa voix chevrotante :
« - Bah ça, t’es bien grande pour une voix si fluette… tu peux remettre un peu de bois dans l’feu… pas trop, ‘tention à la fumée. »
Etonnant qu’il voie quelque chose à travers toute cette fumée, il devait avoir l’habitude. Au moins, ça cachait les puanteurs du bourbier… et les fortes odeurs animales.
« - Merci, grand père, vous êtes gentil… je vais vous faire griller quelques châtaignes.
- Si t’veux… mais kess’k’tu fais dans les bois à c’t’heure sous ton chaperon… où sont les tiens ? »
Posant son panier, elle s’agenouilla près des braises, et ajouta précautionneusement un peu de bois. La faible chaleur était bienvenue… et elle était épuisée… elle ne put retenir ses pleurs…
« - On a été attaqués… ils ont tué mon père… je suis toute seule maintenant. »Au milieu de ses propres sanglots, elle entendit :
« - Mais non, mon enfant… »
Les paroles ne pouvaient pas la rassurer… la voix était trop grave et beaucoup trop proche. Elle se retourna pour découvrir une haute silhouette aux grands iris jaunes fendus et au sourire carnassier dans sa gueule de loup aux crocs aiguisés, qui la saisit aussitôt avec une force inattendue et insurmontable.
La lutte fut courte… et l’humaine assommée.

Elle reprit conscience, sur l’herbe mouillée, les mains solidement attachées. Il ne pleuvait plus. Rouvrant les yeux, elle vit sous la pleine lune les nœuds solides fixant ses mains autour du tronc d’un peuplier. L’affolement s’empara d’elle et elle se releva en hurlant à l’aide, sans pouvoir se libérer.
« - Crier n’est pas une bonne idée… ce loup garou n’est pas la seule menace par ici…
- Quoi ? qui ?
- Tu devrais éviter de crier, je t’entends très bien. »
Quelque chose soulagea ses cheveux et la grande libellule violette et argentée voleta devant ses yeux.
Cherchant en vain une issue, Melinda tourna autour de l’arbre, levant les mains au plus haut, essayant de grimper, vite bloquée par les premières branches… elle sentit à peine son interlocutrice revenir se nicher sur sa chevelure argentée…
« - Pourquoi tu m’as attachée ?
- Ça… c’est ton « grand-père » parce que tu ne m’as pas écoutée…
- C’était pas un grand père mais un monstre…
- Je te l’avais dis. Ne te fie pas aux formes… il en a plusieurs, ce loup garou.L’elfe commença à frotter ses liens contre le tronc pour les fragiliser…
- Et ça, c’est inutile, s’il t’a attachée ici, c’est parce qu’il sait que tu ne pourras t’échapper…
- Pourquoi il a fait ça? Il est parti, là !
- Tu l’as mis en appétit, et pas pour les châtaignes… il est parti se nourrir, d’abord, C’est charmant de sa part : apparemment, il veut essayer de ne pas te dévorer, afin de revenir ensuite… combler ici, d’autres appétits, tu vois ?
- Qui es-tu ?
- Ta chance.
- Alors délivre-moi !
- Cesse de faire l’enfant. Et décide-toi avant qu’il revienne, après il sera trop tard. »
Elle dut renoncer au frottement inutile, l’osier devenant brûlant… seule l’écorce du tronc arrachée et ses poignets en sang avaient souffert de sa vaine tentative. Au milieu de larmes de douleur et de rage, elle demanda
« - Qu’est-ce que je dois faire ?
- Accepter de ne plus être un enfant. Accepter Le Pouvoir.
- C’est tout ?
- Pourquoi, tu as quelque chose d’autre à offrir ?
- J’offre…quoi…au juste…?
- Dépêche-toi avant qu’il ne revienne…
Ma virginité ?... »
Le petit démon la laissa comprendre… bientôt elle ne pourrait plus l’offrir…
« - … et quoi d’autre ?
- Quand Le Pouvoir sera venu t’habiter, tu ne pourras plus le chasser.
- … à vie ?... une longue vie
- … une belle offre… pour toi et pour Lui. »
Melinda versa ses dernières larmes d’enfant…
« - D’accord.
- Bien… Tiens-toi à l’arbre, et ne te retourne pas. »
Quelque… chose (?) bougea dans ces cheveux, les tirant en arrière, lui faisant lever ses rubis gorgés de larmes vers la cime de l’arbre et la pleine lune. Quelque… chose baissa ses braies…

Et quand ce fut fini elle tomba à genoux, versant ses premières larmes de femme.
La libellule vint se poser sur l’un des poignets toujours entravés.
« - Tu es encore là, toi, t’as profité du spectacle ?
- Je comprends. Moi tu sais, il me faut deux métamorphoses totales pour arriver à ma forme actuelle. C’est extrêmement douloureux, et épuisant aussi… à chaque fois.
- Tu me délivres ?
- C’est toi qui va utiliser ton pouvoir, à partir de maintenant.
- Quel pouvoir ?
- Moi... Je suis ton pouvoir. Je vois que tu es en train de comprendre. C’est ça : accorde-toi. Attention, le garou arrive… Le Pouvoir est encore là, et va t’aider sur ce coup-là.
- Qu’il le transforme en crapaud !
- Tss ! tss !... beêrk, non ! Je déteste les crapauds… trop agressifs. Tu n'es pas une sorcière tu as le pouvoir de la non vie au plus profond de toi… »

Quand l’énorme carrure mi-homme mi loup arriva, la gueule et le torse ensanglantée par ses victimes de la nuit, elle n’était pas persuadée qu’elle avait bien fait de se réveiller tout à l’heure…
Brutalement, il hurla sous la lune pleine, un hurlement de douleur à glacer le sang, et fut secoué d’horribles convulsions, ses os craquèrent, sa silhouette se ratatina, sa fourrure tomba…et lui aussi.
Il s’écroula au sol, sous la forme d’un homme nu, hirsute, grassouillet et pas très costaud…
Profitant de l’affaiblissement inattendu de son tortionnaire, elle usa de maléfice et de profondes griffures apparurent sur son torse déchirant le corps dénudé de son tortionnaire. Elle se délecta de chaque étincelle de souffrance qu'elle pouvait infliger jusqu'à ce que le corps du lycanthrope gise inerte à ses pieds.
- Voilà pour toi ...
Se délivrer fut ensuite un jeu d'enfant, elle qui dorénavant détenait le pouvoir.

Cette nuit elle n'était plus une enfant mais elle avait décidé de faire un pacte avec le mal qu'elle devrait payer toute sa vie.
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Leçon de séduction n°148
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